Code du permis de conduire gratuit dans les lycées sans concertation : Mme Royal, déjà en perte de vitesse, gouverne en roue libre!
Lundi, Mme Royal a proposé à l’Assemblée régionale de voter une délibération instaurant le principe de cours gratuits de code dans les lycées. La majorité régionale nous a dit avoir des concertations très avancées et très positives avec les professionnels du secteur. Cela se révèle faux : mais il semble que Mme Royal n’en a cure et n’est plus à une contre-vérité près, après celle relative à la hausse de la taxe sur les cartes grises !
Sur le fond, si je suis d’accord avec le principe d’aider nos jeunes à bien se former à la sécurité routière et au passage du permis de conduire (qui est devenu en quelque sorte le “permis de vie active”), cela ne peut se faire n’importe comment et au détriment de l’emploi. De nombreuses auto-écoles sont des entreprises de petites tailles dont la survie même pourrait être menacée par un dispositif mal conçu par la Région.
En effet, si la Région passe par un appel à projet ou un marché public – ce qui semblera désormais être le cas -, seules les plus grandes structures pourront prétendre à couvrir l’ensemble des lycées régionaux. Quid des nombreuses auto-écoles indépendantes ?
Enfin, depuis mars 2010, j’alerte la majorité régionale sur la politique “d’affichage” et « d’effets d’annonce » des dispositifs régionaux. La Région n’a bien sur ni les moyens financiers, ni les compétences pour garantir à tous les lycéens des cours de code gratuits. A ce propos, où est l’équité que l’on pourrait attendre d’une politique régionale, lorsqu’elle ne distingue pas les élèves qui en ont véritablement besoin de ceux qui, par leur famille, ont la chance de pouvoir prendre en charge ce type de dépense ?
Je ne peux être que stupéfait de ces méthodes. Ce n’est pas la première fois que nous constatons ce type de dérives dans le fonctionnement de l’Assemblée régionale. Elles tendent même à devenir de plus en plus fréquentes. Mme Royal, déjà en perte de vitesse, gouverne désormais en roue libre.
Comptez sur ma vigilance pour suivre ce dossier de près. J’interrogerai d’ailleurs sur ce sujet Mme Royal, pour lui demander si les revenus supplémentaires de la hausse de la taxe sur la carte grise (9,5 millions d’euros, à rapporter au 8.7 millions de chiffres d’affaire du secteur en Poitou-Charentes), ne sont pas au final destinés à payer une telle mesure, alors qu’aucun chiffrage n’est fait et que les représentants du secteur des auto-écoles manifestent leurs désaccord au dispositif régional.
Olivier CHARTIER
Conseiller régional de Poitou-Charentes, groupe d’opposition