LETTRE OUVERTE A M. MANUEL VALLS, MINISTRE DE L’INTERIEUR
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Vous vous êtes engagé à réformer le système des places d’examens et à engager les discussions dès le mois de juillet, nous ne pouvons que constater que rien n’a débuté à ce jour.
Il est donc permis de penser que cette étude et la stigmatisation de notre profession par votre collègue monsieur HAMON Ministre de la Consommation, n’a d’autre but que de cacher l’inaction de votre Ministère et en jetant l’opprobre sur la profession, à faire diversion pour ne pas réformer le système.
Stigmatisation et menaces publiques des écoles de conduite sur la base d’une étude de la CLCV qui met en doute la probité de notre profession.
L’argument choc est le fait que les taux de réussite des écoles de conduite comporte des écarts anormaux… avec comme seules responsables les écoles de conduite !
Cette étude dénonce, également, l’écart important de tarifs entre les écoles de Paris et de Lille. Or à Paris il existe des écoles de conduite qui pratiquent des tarifs inférieurs à la province, mais cela n’est évidemment pas noté dans l’étude. Vous trouverez à Paris de nombreux établissements entre 739 et 900€ le forfait 20h et à Lille des forfaits 20h jusqu’à 1150€ au minimum ! Cela montre à quel point cette étude est critiquable, voire orientée.
Il en est de même sur les affichages obligatoires. Doit-on rappeler que notre profession fait l’objet de contrôles réguliers de la DGCCRF, vous rappeler que notre profession est la plus règlementée de France ? Nos agréments sont à renouveler tous les 5 ans. Va-t-on fermer un médecin au 4ème étage ou un café car ils ne sont pas aux normes handicapés au 1 janvier 2015 ? Non ! Nous sommes déjà avertis du retrait de notre agrément si nos locaux ne sont pas aux normes !
Si vous voulez occuper vos agents de la DGCCRF, il y a d’autres actions à mener sur des bases plus solides et pour lesquelles personne ne fait rien : nous signalons depuis plusieurs mois à vos services, des centres de formations au permis de conduire qui font des inscriptions sur Internet, comme EASY MONNERET pour n’en citer qu’un, et ce au mépris total de la règlementation.
Nous signalons, également depuis des mois, que les officines de location de véhicules à double commandes pour l’apprentissage libre sont des repères mafieux où le « travail au noir », en tant accompagnateur, est monnaie courante. Par exemple, dans le département de Seine-Saint-Denis, un accompagnateur ayant raté 5 fois son BEPECASER (ce qui laisse dubitatif sur ses qualités pédagogiques) est régulièrement vu dans des véhicules de location avec des apprenants différents ! Gratuitement ?!
Ce ne sont que 2 exemples parmi tant d’autres.
Depuis 10 ans, date de la création de notre syndicat, nous réclamons la création d’un « Conseil de l’ordre » de la profession. Que de temps perdu, que de retard pris ! Seule la profession connait la profession et ses travers. Seule la profession peut faire le ménage en son sein !
Si vous nous considérez effectivement comme des partenaires dignes de confiance, nous vous demandons d’exprimer publiquement votre position.
Sur la probité des écoles de conduite et leur professionnalisme vous pourrez rappeler que la grande majorité des professionnels font leur travail avec honnêteté.
Vous pourrez aussi expliquer une bonne fois pour toute que le taux de réussite n’est pas une indication fiable, à elle seule, pour évaluer la qualité d’une école de conduite. Du fait notamment que ce taux de réussite dépend pour une grande part des inspecteurs du permis de conduire que vos services ont les plus grande peines à contrôler. Que ce taux de réussite dépend aussi du centre d’examen, de la population, etc. Nous pourrions nous aussi dévoiler les taux de réussite de chaque inspecteur…
Sans cela, nous en déduirons que le gouvernement dans son ensemble estime, à l’instar de M. Benoit HAMON, que les écoles de conduite sont les principales responsables du problème du permis de conduire. Et nous en tirerons les conclusions qui s’imposent.
De plus, nous vous rappelons que l’association CLCV est membre du Conseil Supérieur de l’Education Routière et nous ne pouvons que constater leur faible participation aux débats. La parution d’une étude si peu fiable ne peut que nous inciter à vous demander d’exclure cette association de Conseil Supérieur.