Le 19 septembre 2014
MESSAGE À TOUTES LES ÉCOLES DE CONDUITE
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« N’AYEZ PAS PEUR ! »
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En ces temps perturbés et d’individualisme exacerbé, chacun y va de sa petite musique et tente de préserver ses acquis, ses avantages. Dans ce concert dissonant, un syndicat d’inspecteurs, qui regarde plus dans son rétro que l’avenir de toute la filière, cherche à rallier les auto-écoles à leur cause par trop exclusive avec un procédé vieux comme le monde : crier au loup !
Les syndicats d’écoles de conduite, travaillant en intersyndicale, sont mobilisés, vigilants face à la situation actuelle qui ne peut que légitimement inquiéter les exploitants d’écoles de conduite.
Mais devant les arguments fallacieux avancés par ces syndicats d’inspecteurs, l’UNIC entend rétablir quelques vérités.
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1 – AVEC LA PRIVATISATION, LES ECOLES DE CONDUITE VONT PERDRE LA FORMATION THÉORIQUE. C’EST FAUX !
Les directives européennes sont claires : il est interdit aux entreprises qui produisent les examens de faire de la formation. Dans les autres pays qui ont privatisé ou délégué la production des examens, seules les écoles de conduite font la formation. Cela sera donc pareil en France. Ici, il faut ajouter que la meilleure protection de notre profession réside dans le niveau de l’examen et non dans sa rareté qui, du fait de manque de places que cela génère, crée les contraintes que nous connaissons que trop bien pour nos élèves.
2 – AVEC LA PRIVATISATION, VOUS NE POURREZ PLUS PRENDRE DE FRAIS D’EXAMEN. C’EST FAUX !
Lors des négociations, il a été clairement dit que les écoles de conduite continueraient à prendre des frais lorsqu’elles emmènent et ramènent leurs élèves aux examens. Ces frais « d’accompagnement » devront être facturés à un prix juste et raisonnable.
3 – AVEC LA PRIVATISATION, LES PETITES ÉCOLES VONT MOURIR. C’EST FAUX !
Un maillage serré du territoire est nécessaire, les petites écoles auront toujours leurs places et n’ont aucune raison d’être mises sur la touche quant à l’attribution des places. Les groupements d’écoles de conduite n’ont aucune velléité pour s’accaparer les places. Aucune négociation sur l’attribution suite à une privatisation n’a été engagée. Restons sereins.
4 – AVEC LA PRIVATISATION, LES CENTRES SERONT RARES ET LOINS DES ZONES RURALES. C’EST FAUX !
Le Ministère envisage des centres mobiles pour une accessibilité totale.
5 – VOUS AVEZ PEUR POUR VOTRE AVENIR. ON PEUT COMPRENDRE, MAIS…
Oui, il va nous falloir changer. Dans un monde qui évolue à vitesse grand V, il nous faut nous aussi évoluer et progresser dans notre métier, nos pratiques pour mieux répondre aux exigences de notre mission. La co-activité entre écoles de conduite par la mutualisation de moyens, l’utilisation des outils modernes d’aides à l’enseignement, voilà des pistes… D’autres restent à élaborer ensemble. Dans un monde où le consommateur a accès à tout facilement, l’accès au permis de conduire reste un parcours semé de contraintes, de difficultés, de longueurs que les jeunes et les familles ne comprennent plus. Voilà un défi que nous devrons franchir ensemble, sans laisser personne sur le bord de la route, en mettant l’élève au centre du système.
6 – LES INSPECTEURS FONCTIONNAIRES SERAIENT LES GARANTS D’UN EXAMEN JUSTE ET ÉQUITABLE. C’EST FAUX !
Nous savons tous que les inspecteurs sont contrôlés sur leur taux de réussite. S’ils en donnent trop, ils risquent d’être taxés de laxisme ; s’ils n’en donnent pas suffisamment, ils pourront être considérés comme trop durs. Nous avons tous déjà remarqué que, en certaines périodes, les taux de réussite montent sans raison apparente. Nous avons tous à l’esprit la « dérive » d’exploitants qui tenteraient de « copiner » avec des inspecteurs pour obtenir leurs largesses. Nous pourrions tous évoquer des « on-dit » d’inspecteurs qui auraient un jugement selon que vous serez… Cessons cette hypocrisie ! Le rôle sociétal d’une école de conduite n’est pas de faire du taux de réussite mais bien de former des jeunes aux bonnes pratiques d’une conduite sûre dont l’examen vient sanctionner le niveau d’acquisition.
7 – AVEC UNE PRIVATISATION, LES MAGOUILLES SERONT LÉGIONS. C’EST FAUX !
La plupart des pays Européens ont privatisé ou délégué depuis longtemps, sans pour autant que le système soit corrompu. Pourquoi en serait-il autrement chez nous ? De plus, le ministère n’envisage aucune embauche, aucune augmentation de l’effectif. Un financement par timbre fiscal ou tout autre moyen est exclu. C’est la privatisation ou moins d’examens dans les années qui viennent.
L’UNIC appel les professionnels à rester soudés derrière leurs syndicats, à ne pas se laisser bercer par les balivernes d’inspecteurs (les mêmes qui dans leur réunions internes vous traitent de mercantiles !) qui n’ont qu’une idée en tête : garder leurs acquis, mais aussi de mettre « sous tutelle » les écoles de conduite à un moment crucial de réforme et de négociations, et alors que nous sommes clairement et scandaleusement pointés du doigt comme soi-disant professions « rentières ».
Oublions nos corporatismes ! Balayons nos craintes ! Pensons à nos jeunes et faisons entrer la profession dans une nouvelle ère où chacun des acteurs travaillera dans des rapports équitables et alors apaisés. Et sans attendre, retrouvons-nous pour notre congrès des 26 et 27 septembre à Clermont-Ferrand. Soyons nombreux et faisons corps !
Le 19 septembre 2014
Pour les membres du Conseil d’Administration,
le Président, Philippe Colombani.