Monsieur le Délégué,
Le CISR de début 2018 a pointé la vulnérabilité des conducteurs de deux roues et leur sur-représentativité anormale dans les accidents mortels.
Il y a là une possibilité d’infléchir cette tendance, d’ailleurs un certain nombre de travaux dont la rénovation du permis moto ont été engagés avec les professionnels de l’éducation routière que nous sommes.
A ce titre nous acceptons de signer le plan Airbag, un support de sécurité qui nous l’espèrons permettra d’épargner plus encore des vies.
Seule notre foi en la sécurité routière nous guide à ce geste.
MAIS,
L’UNIC NE SERA PAS PRÉSENTE A VOTRE CONFÉRENCE.
Alors que la profession fait face à la plus grande crise de son histoire, les pouvoirs publics regardent ailleurs et nous invitent à les imiter ! Pour l’UNIC, c’est NON.
L’UNIC ne peut accepter de participer à une telle conférence au moment où le gouvernement engage une réforme mortifère pour la profession des écoles de conduite.
L’enseignement de la conduite constituant le premier maillon de la sécurité routière de notre pays, ces réformes vont à l’encontre de la sécurité routière de nos concitoyens.
Certes, inciter ou contraindre les motards à porter des gilets airbags constitue sans doute une mesure louable. Elle doit cependant être accompagnée d’un ensemble tendant à imposer un équipement complet. On imagine en effet la protection dérisoire qu’offrirait le gilet airbag d’un motocycliste en claquettes ! Peut-être faudrait-il baisser la TVA des équipements moto, qui sont pour les motards des produits de 1ère nécessité.
Ce que l’UNIC entend surtout dénoncer par son absence, c’est l’hypocrisie de nos gouvernants qui n’envisagent la sécurité routière qu’à travers le prisme de l’économie. L’économie par le développement d’un nouveau business pour des équipementiers en ce qui concerne les gilets airbag. L’économie toujours, lorsque la perte de rentrées fiscales liées à la détérioration des radars automatiques fait dire aux agents de l’État que ces derniers sont l’Alpha et l’Oméga de la politique de sécurité routière. L’économie toujours, quand Monsieur le Président de la République plaide pour un permis moins cher et que les membres de sa majorité s’évertuent à détruire une profession pour cela et pour un résultat qui ne sera pas à la hauteur de la casse sociale provoquée.
L’UNIC n’entend pas être le faire-valoir de la politique gouvernementale en matière de sécurité routière. Elle boycottera donc la cérémonie de lancement du plan airbag.
Alors Monsieur le délégué, nous vous demandons solennellement de prendre position pour défendre l’éducation routière et pour défendre les écoles de conduite de proximité présente sur tout le territoire et qui elles depuis plus de 40 ans soutiennent la politique de l’état en la matière.
Car SANS ÉDUCATION ROUTIÈRE, il n’y a PAS de sécurité routière.